Les AMAP dans Ouest France

Actualité - 12/09/2009

Les AMAP dans Ouest France

De plus en plus de consommateurs sont attirés par les Amap, les Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne. Mais les demandes ne peuvent être honorées faute de production. Enquête

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http://www.ouest-france.fr/actu/actu_PdlL_-Les-paniers-bio-ont-le-vent-en-poupe_8620-1057576_actu.Htm

Environ 2 500 familles sont sur liste d'attente des Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (Amap) dans la métropole nantaise. Si, pour les produits laitiers, la volaille, le pain et les fruits bio, il n'y a pas d'attente, les légumes, en revanche, sont une denrée très prisée ! « Dans notre Amap à Orvault, près de Nantes, sur 106 adhérents, seuls 60 accèdent aux légumes », souligne Patrice Hurel, coordinateur des Amap 44.

Pas assez de terres

Même remarque en Mayenne. « Dans l'ensemble, la demande est plus forte que l'offre. Il y a des listes d'attente sur certaines Amap, d'autres qui n'acceptent plus d'amapiens alors qu'il y a de la demande », précise Gwendal Bazin, des Amap 53.

Un réel engouement est donc né. Le bio attire de plus en plus de consommateurs, mais aussi de plus en plus de candidats à l'installation. « Entre les deux, le problème, c'est le foncier, observe Marie-Cécile Ricard, animatrice au Groupement des agriculteurs biologiques (Gab) 85. Les producteurs bio ont besoin de petites surfaces. Mais il y a une grosse concurrence avec les grandes exploitations conventionnelles qui cherchent à s'agrandir. »

Julien Taunay, coordinateur de la Coordination agrobiologique des Pays de la Loire (Cab), abonde : « Il est plus facile de trouver 80 ha pour s'installer en système laitier classique que deux à trois hectares pour faire du maraîchage bio. » Marie-Cécile Ricard regrette aussi que, dans la commission d'attribution des terres, les producteurs bio ne soient pas prioritaires. Les Gab essaient donc de sensibiliser les élus à ce problème du foncier.

Paniers diversifiés : une contrainte technique

« Souvent, ces projets atypiques ne sont pas considérés comme sérieux. Pour montrer qu'ils ont toute leur légitimité, il y a un gros travail à faire pour libérer le foncier, notamment auprès des organisations agricoles », ajoute Julien Taunay.

Les consommateurs aiment le changement... Alors chaque semaine, les producteurs doivent proposer des paniers très diversifiés, avec par exemple six ou sept légumes différents. Une contrainte technique pour de nombreux agriculteurs, explique Julien Jouanneau, conseiller maraîchage au Gab 44 : « Cela induit de réaliser, en amont, un planning de production cohérent et adapté à cette demande. La planification des cultures doit être assez fine et bien gérée. Cela nécessite également une gestion des quantités assez précise. Si le producteur doit livrer trente paniers, il lui faut exactement trente salades. »

Pour les agriculteurs conventionnels, souvent très spécialisés, cette diversification des produits est généralement un frein pour se convertir en bio et vendre leur production via une Amap. Pour accompagner les maraîchers qui se lancent dans ce système, le Gab 44 propose notamment un suivi technique des cultures.

Caroline BONNIN.