Les digues ont lâché

Actualité - 02/12/2023

Les digues ont lâché

En général, c’est au moment où l’on pense que l’indignité dans l’espace public a touché le fond qu’un politique arrive encore à nous surprendre en repoussant plus loin le curseur. Le 28 novembre dernier, une digue de plus a lâché. Sur le plateau de l’émission "Les super-pouvoirs de l’océan" présentée par Léa Salamé et Hugo Clément, le secrétaire d’État à la mer Hervé Berville a menti aux Français.es de façon répétée et délibérée.

Il a osé affirmer plusieurs fois que les navires-usines géants et les chalutiers étaient interdits dans les aires marines protégées ! Alors qu’il est lui-même l’artisan de cette réalité française aberrante :

NON, les engins de pêche destructeurs et la pêche industrielle ne sont pas interdits dans les aires marines protégées.

Si des méthodes de pêche équivalant à des bulldozers sous-marins sont encore autorisées dans les aires marines dites "protégées" en France, c’est notamment en raison de sa propre opposition à une réelle protection de l’océan : rappelez-vous la prise de position de M. Berville le 8 mars dernier au Sénat lorsque ce dernier s’est dit "totalement, clairement, et fermement" opposé à l’interdiction des engins destructeurs dans les aires marines protégées. 

Sidérée par une parole gouvernementale affranchie de la plus élémentaire forme d’intégrité, l’équipe de BLOOM a immédiatement rétabli la vérité : contrairement à ce qu’a affirmé Hervé Berville, il y a bien des navires-usines dans les aires marines dites "protégées" en France. Ces monstres industriels de plus de 80 mètres de long étaient même en train de ravager les eaux de la Manche au moment où M. Berville proférait ses mensonges sur une chaîne du service public.  

Pour être précis, sur les 15 jours précédant l’émission télévisée, l’un de ces chalutiers géants, le "Scombrus" (81 m) venait même de passer 93% de son temps dans les aires marines "protégées" françaises à aspirer des millions de kilos de poissons au nez et à la barbe des pêcheurs artisans français, désespérés et impuissants face à la volonté politique du gouvernement français de laisser ces machines de guerre industrielles détruire l’océan et leur métier, dans des opérations de pêche s’apparentant à des rafles sans merci.
 

Immenses chalutiers et irresponsables politiques sont les "super-destructeurs de l'océan". Ils forment un système solidaire de corruption, d’opacité et de désolation environnementale et sociale. Quand le gouvernement en est à détruire le langage et à mentir droit dans les yeux, on sait que ce n'est pas une bataille qui nous attend pour défendre l'intérêt général, l'océan et le climat, mais une guerre d'usure.

Nous sommes en train d’affiner notre plan d’action, car il n’est évidemment pas question de les laisser faire. 

Nous avons besoin de votre soutien.

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L'équipe de BLOOM